dimanche 8 décembre 2013

ISLAND LIFE

C'est le jour où tu m'as dit qu'il m'arrivait d'arrêter de respirer pendant que je dormais (1), le jour où nous nous sommes allongés sur le ponton au milieu de l'eau, le jour où nous avons parlé de noyade mais aussi d'avenir (2), le jour où nos pieds étaient nus et nos bouches jointes (3). C'est le jour où mon col était orange et les agrumes de l'hôtel mûrs, le jour où tu m'as dit mais alors c'est écrire un blog qui t'a changée comme ça (4). C'est le lendemain du jour où tu m'avais fait remarquer (5) qu'avoir passé tant de temps de notre jeunesse seuls dans des forêts, avoir tant aimé ça, ne jamais avoir eu peur de rien (6) et surtout pas de la solitude n'avait sans doute pas compté pour rien dans ce que nous étions devenus. C'est le troisième jour de suite où tu as dit de ces heures de sandwich, de paresse et de soleil qu'elles nous ressemblaient vraiment. 

(1) et j'ai pensé à cette autre nuit où tu avais mesuré mon rythme cardiaque, quand je ne t'avais pas encore dit que je t'aimais.
(2) et quand tu évoques tes projets pour la prochaine décennie, je m'y vois aussi.
(3) mais ça, c'est délicieusement quotidien. 
(4) et j'ai répondu que non, pas vraiment, non. D'autres choses : oui. Et notamment d'avoir vu s'effacer des mois d'archives photographiées.
(5) et, étonnamment, je n'y avais jamais pensé.
(6) enfin si, tout de même, en tout cas moi : les chiens des chasseurs et les serpents mais jamais de m'égarer trop gravement ou... d'ailleurs, qu'est-ce qu'on aurait bien pu redouter ? 

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