lundi 27 janvier 2014

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Avant d'entreprendre le voyage, j'étais sûr qu'il me suffirait d'arriver en ce lieu pour laisser derrière moi comme on lâche du lest, une longe période de ma vie; désormais tout serait facile, lumineux, différent. Quand je m'imaginais sur ces terres, le seul point qui exigeait de moi quelque effort, c'était la description détaillée du paysage : combien de chemins y aurait-il, combien de maisons, quelle allure, et je me demandais si ces étendues désertiques auraient la forme de trapèzes arasés. Mais, en ce qui concerne le ciel, je n'avais pas le moindre doute. Tel un peintre naïf, j'y mettais toujours le soleil, symbole de ma nouvelle vie. Un soleil fragile, comme il se devait en hiver, mais malgré tout d'une intensité suffisante pour égayer mon âme de fougères et de mousse. 
Bernardo Atxaga. Obabakoak.
Nous avons quitté le ponton où j'avais enregistré ses réponses à mon enquête, nous nous sommes installés sur le canapé de l'hôtel de nos samedis et c'est là que, comptant le nombre de nos déménagements, nous nous sommes trouvé un nouveau point commun.

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