Les voyages dans le sud nous offraient le dépaysement de la chaleur, nous faisaient venir du Nord sous prétexte que nous habitions au-delà de la Dordogne.
Je n'avais pas encore l'âge du siège avant et, de toute façon, dernière enfant d'une famille dont le nombre offrait une réduction à l'occasion, j'étais à l'arrière où je développais mes compétences en matière de rêverie et d'absorption de paysages.
Sur les coteaux, sur les crêtes, herbe tondue, chevaux, bassins d'eau bleue, les maisons aperçues servaient d'étalon à mes projections maladroites d'un avenir si lointain qu'il était pure science fiction.
Aurai-je un jour, pensais-je, aurai-je ce nombre de pièces, cette piscine, ces beaux animaux.
Grandir m'a révélé mon absence d'âme fourragère, mon peu d'attirance pour les tondeuses, pour les placements immobiliers, mon inappétence pour les maillots.
Il y a longtemps que ne me font plus rêver les maisons qui ont vue sur la route d'où je les vois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire