La photographie, de par son principe constitutif, se distingue fondamentalement de systèmes de représentation comme la peinture ou le dessin (des icônes), autant que des systèmes proprement linguistiques (des symboles), tandis qu'elle s'apparente très significativement à des signes tels que la fumée (indice d'un feu), l'ombre (portée), la poussière (dépôt du temps), la cicatrice (marque d'une blessure), le sperme (résidu de la jouissance), les ruines (vestiges de ce qui a été là), etc. Tant qu'à rester dans la catégorie des index, peut-être qu'un des processus les plus proches de la photographie (une de ses meilleures métaphores ?) serait le bronzage des corps, cette exposition de la peau (surface au moins aussi sensible que l'émulsion : affaire de pellicule) à l'action des rayons solaires qui viennent y déposer leur douloureuse empreinte, rougeoyante puis assombrissante, réservant parfois, à certains endroits de l'anatomie, des zones blanches, vierges, traces en négatif de quelque chose qui a été là et s'est interposé dans l'exposition.Philippe Dubois. L'acte photographique.
mardi 21 mai 2013
Tuesday self portrait
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