lundi 9 décembre 2013

seuls, alone

J'étais en avance et assise à la droite de la femme aux bottes longues, au manteau cintré, à la gauche de l'homme au chapeau, au journal ouvert sur l'Ukraine, sur le monde. 
Et je sentais presque leur chaleur, notre chaleur d'humains indifférents, inconnus.
Et plus tôt aussi, sur la rambla bruissante de l'excitation des fins de semaine et dans les rues aux terrasses joyeuses, les gens. 
Je regardais par la vitrine la cliente aux cheveux aluminium et son sourire dans le reflet. Mais les fesses du coiffeur, oui aussi. Et pourquoi à ce moment-là ? Mais c'est à ce moment-là que j'ai pensé à ce que je ne voyais pas. Tout ce qu'ils avaient, ces gens, ce qu'ils avaient en eux de mémoire ou d'oubli, d'enthousiasme ou de lassitude, d'espoirs mais aussi de désamours. 

Puis je suis descendue prendre le bus qui allait me ramener chez moi, là où l'île est déserte. 

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