N'importe quelle circonvolution cérébrale, de même que n'importe quelle rue, possède ses faits divers. Les pensées avancent sur le trottoir gris du cerveau tantôt dans les rangs serrés du syllogisme, tantôt s'éparpillant en passants solitaires, comme des épis vides. Dans le crâne de celui qui est pendu au téléphone, les pensées sont elles aussi pendues toute la journée à des fils associatifs, faisant et défaisant les liens. Certaines pensées mènent une vie solitaire, pantouflarde, dans leurs neurones. D'autres parcourent en tous sens les circonvolutions du cerveau en quête d'un surcroît de pensée. A la nuit, la ville cérébrale, bien à l'abri sous la calotte crânienne, s'endort. Les passerelles entre les dendrites se retirent. Les pensées sombrent dans le sommeil -et seuls les rêves gardent la nuit en patrouillant dans les méandres vides du cerveau.Sigismund Krzyzanowski. Rue Involontaire.
mardi 6 janvier 2015
Tuesday self portrait
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