jeudi 29 janvier 2015

La vie des pages (15)

Ricardo Piglia dit que, à une époque où la circulation de l'écrit a atteint une rapidité extraordinaire, il semble paradoxal d'observer que le temps de lecture, lui, n'a pas changé : "Nous lisons de la même manière qu'à l'époque d'Aristote. Nous continuons à déchiffrer signe après signe et cela nous met dans une attitude semblable à celle qu'on avait quand la circulation n'était pas si rapide. Hudson, par exemple, raconte, dans Ici au loin et il y a longtemps, un livre de 1918 sur la Pampa, comment les romans leur arrivaient et que, après les avoir lus, ils les prêtaient à la ferme voisine qui était à cinq kilomètres, et encore après à une autre, encore plus loin. Le roman s'éloignait à cheval…"
Enrique Vila-Matas. Dietario voluble.
C'est toujours la même chose. 
Je dévalise les rayons
 je néglige les dates de péremption. 
J'oublie toujours qu'en espagnol, je lis lentement. 

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