Il fait une chaleur d'enfer mais Gini refuse de quitter son cardigan, la pluie donne à Madrid, pour un instant, un air tropical. La mousson doit ressembler à cela, pense Gini qui, en réalité, a très peu voyagé. Presque tous les étés de sa vie, elle les a passés à Palma de Majorque, où elle sort à peine du club nautique. Et, oui, elle y a vu la famille royale des centaines de fois et, non, elle n'a pas grand-chose à en dire. Gini, la famille royale, la sienne ou celle de n'importe quel autre pays, elle s'en fiche. Elle ne comprend pas pourquoi les gens sont fascinés par les couples royaux ou les princesses et l'excitation et le trouble qui se produit chaque fois qu'ils visitent le club nautique ou font du shopping ou se promènent dans les rues de Palma. Ce n'est pas qu'elle les trouve antipathiques, les princes, les princesses ou tous leurs enfants, c'est qu'elle les trouve ennuyeux, trop grands et terriblement superflus.
Ray Loriga. Traduction libre d'un extrait* de Días aún más extraños. (Jours encore plus étranges)
Polis, ils n'avaient pas ostensiblement manifesté leur étonnement devant mon ignorance. Ce n'est pourtant que lorsqu'ils m'avaient précisé que le palais de l'Almudaina, qui figurait sur leur liste des attractions culturelles, était juste en face de la cathédrale, que j'avais compris qu'il s'agissait du palais royal, qui attire quelques centaines de milliers de visiteurs mais dans lequel je ne suis jamais entrée.
Quand ils avaient parlé de Can Sales, en revanche, je savais très bien qu'ils parlaient de la bibliothèque.
*Hace un calor del demonio pero Gini se niega a quitarse la rebeca, la lluvia le ha dado al centro de Madrid, por un instante, un aire tropical. Así deben de ser los monzones, piensa Gini, que en realidad ha viajado muy poco. Casi todos los veranos de su vida los ha pasado en Palma de Mallorca, donde apenas sale del club de mar. Y sí, ha visto a los reyes allí cientos de veces, y no, no tiene mucho que contar al respecto. A Gini, los reyes, los suyos, o los de cualquier otro país, le importan muy poco. No entiende por qué la gente se siente fascinada por los reyes, o las princesas, y acacha la excitación y el revuelo que se produce cada vez que visitan el club de mar, o salen de compras o pasean por las calles de Palma. No es que los reyes le caigan mal, ni los príncipes, ni las princesas, ni su legión de hijos, es que los encuentra aburridos, demasiado altos tremendamente innecesarios.
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