A fréquenter les cafés sans parler français,
j'écris de la poésie minuscule en version originale.
Poema de mesa
Es una tarde en la cuidad, una tarde de verano verdadero.
En la calle : el calor, inmóvil.
En el bar : la frescura, ruidosa.
Bocadillo, café americano, estoy esperando
la hora de la cita en la peluquería.
En la calle : músicos, turistas.
En el bar : grupos de amigos.
Charlando, gritando, riendo más que
en cualquier otro lugar en el mundo :
¡vivo en España!
Estoy bebiendo un café muy fuerte, voy a hablar
español, todo el tiempo del corte.
Cuando vives en un pais extranjero, si llevas el pelo corto,
ir a la peluquería no es un descanso.
Ya en Tokio, era un ejercicio lingüístico.
Es casi la hora, me voy, preguntándome en qué
piensa Enrique cuando ve mi nombre
en su agenda, en qué piensa cuando es la hora
en la que llegue.
*
C'est un soir en ville, un soir d'un véritable été.
Dans la rue : la chaleur, immobile.
Dans le bar : la fraîcheur, bruyante.
Un sandwich, un café long, j'attends
l'heure de mon rendez-vous chez le coiffeur.
Dans la rue : des musiciens, des touristes.
Dans le bar : des groupes d'amis.
Qui discutent, qui crient, qui rient plus que
n'importe où ailleurs au monde :
je vis en Espagne !
Je bois un café fort, je vais parler
espagnol, tout le temps de la coupe.
Quand on vit dans un pays étranger quand on porte les cheveux courts,
aller chez le coiffeur n'est pas de tout repos.
Déjà à Tokyo, c'était un exercice linguistique.
C'est presque l'heure, je m'en vais, en me demandant à quoi
pense Enrique quand il voit mon nom
sur son agenda, à quoi il pense quand c'est l'heure
que j'arrive.
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