Même aujourd'hui, je ne puis plonger le regard dans les eaux d'une écluse, le long des parois lisses et mouillées, sans éprouver une sorte de trac, et bon nombre de mes rêves d'enfant furent des rêves de mort par noyade, où j'étais attiré comme par un aimant au bord de l'eau. (Telle devint la force de ces rêves, dans mes années d'adolescence, qu'ils en affectaient ma vie de veille, et que la berge d'un étang ou d'une rivière attirait mes pieds, de même qu'une voiture rapide peut hypnotiser un piéton sur une route déserte autrement.)Graham Greene. Une sorte de vie.
Mon père est revenu.
D'où ?
En le voyant, j'ai l'impression que c'est de l'hôpital et que c'était inespéré.
J'en éprouve un immense soulagement et je me précipite dans ses bras comme après une longue absence inquiétante.
Il m'accueille, quant à lui, plutôt comme après des vacances, il est très bronzé et ne semble pas comprendre que je sois si heureuse et si soulagée.
Ma mère est là aussi et elle a l'air de savoir, elle, pourquoi je suis comme ça.
R. passe et mon père lui dit de prendre un pinceau et d'aller peindre (dans le cadre de travaux concernant la maison, sans doute).
R. dit qu'il le fera mais que, là, il va nager.
Mon père répète sa demande.
R., tout en s'éloignant tranquillement, répète aussi sa réponse : il a compris, il va le faire mais là, il va nager.
Mon père a l'air choqué.
Ma mère lui explique que c'est normal, que R. est grand, qu'il a sa vie.
J'ajoute, pour convaincre mon père, que si M. demandait ce genre de choses à J.M., celui-ci aurait la même réaction.
Rêve du 22 juillet 2015
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