Durant des heures, c'est seulement mon image qu'on voit au sous-sol, mise au point, en réalité, par deux caméras, l'une dans cet angle et l'autre dans cet autre angle du plafond. On voit seulement mon corps mais personne ne peut entrer en moi, la solitude du cerveau échappe à la surveillance électronique, la télévision reflète seulement les pensées de ceux qui la voient. Est filmée et retransmise seulement la pensée des gens qui, volontairement, acceptent de regarder ce qu'ils pensent. Cela, on l'appelle le programme télévisé du jour, une carte générale de l'Etat mental. Le monologue intérieur, dit-il, est maintenant le programme d'un jour sur les écrans de la télévision, du temps fragmenté, un flux de conscience, des images verbales. Mais on n'a pas encore obtenu une machine si sensible qui permette la télévision télépathique.
Traduction libre d'un extrait* de La ciudad ausente de Ricardo Piglia.
J'ai dessiné sur une double page la carte mentale de mon apprentissage de l'espagnol et est apparu un continent indifférent aux mers, aux océans, un espace intérieur, souterrain.
Toutes les directions, à la fin, convergent en une seule.
L'écrit, le récit.
*Durante horas es sólo mi imagen la que se ve en el sótano, enfocada en realidad por dos cámaras, una en ese ángulo y la otra en ese otro ángulo del techo. Sólo ven mi cuerpo, pero nadie puede entrar en mí, la soledad del cerebro es inmune a la vigilancia electrónica, la televisión sólo refleja el pensamiento de quienes la ven. Sólo se filma y se transmite el pensar de la gente que voluntariamente se dispone a mirar lo que piensa. A eso lo llaman la programación televisiva del día, un mapa general del Estado mental. El monólogo interior, decía él, es ahora la programación de un día en las pantallas de la televisión, tiempo fragmentado, flujo de conciencia, imágenes verbales. Pero no han logrado todavía una máquina tan sensible, que permita la televisión telepática.
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