-Tu n'as pas d'enfants ? -me demanda-t-elle. Je fis non de la tête-. Les enfants procurent beaucoup de joie et tout ce que l'on en dit, mais ils font aussi beaucoup de peine, tout le temps, et je ne crois pas que cela puisse changer, pas même lorsqu'ils seront grands, ce que l'on dit moins. Tu vois leur perplexité face aux choses et cela fait de la peine. Tu vois leur bonne volonté, lorsqu'ils ont envie d'aider et d'y mettre du leur et qu'ils n'y arrivent pas, et cela te fait aussi de la peine. Leur sérieux t'en fait, leurs plaisanteries élémentaires et leurs mensonges transparents t'en font, leurs désillusions comme leurs illusions, leurs attentes et leurs petites déceptions, leur naïveté, leur incompréhension, leurs questions si logiques, et même leurs mauvaises intentions éventuelles. Tu en as en pensant à tout ce qui leur reste à apprendre, au si long chemin sur lequel ils s'engagent et que personne ne peut faire pour eux, même s'il y a des siècles que nous le faisons et que ne voyons pas la nécessité pour tout un chacun qui naît de devoir recommencer depuis le début. Quel sens cela peut-il avoir que chacun passe, plus ou moins, par les mêmes épreuves et les mêmes découvertes, éternellement ?Javier Marias. Comme des amours.
mardi 28 janvier 2014
Tuesday self portrait
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