lundi 8 février 2016

Belle île en terre (fragments d'insularité)

Au fil des ans, je suis de plus en plus convaincu non seulement que la Communauté de Madrid a besoin de son actuelle distinction mais aussi qu'elle est assurément la zone du pays la plus isolée, la plus conforme avec elle-même et ses limites mais aussi la plus incomprise. Elle se trouve si isolée au sens figuré que, même entourée de terre, elle partage le caractère des îles, du moins quelques traits. Elle est facile d'accès, certes, et, sans doute, regarde dehors, autour d'elle, elle ne reste pas indifférente à ce qui se passe au-delà de son entourage. Mais elle se caractérise par le fait d'attendre peu ou rien de l'extérieur, d'avoir conscience qu'elle doit se débrouiller seule en cas de problèmes, que personne ne viendra jamais à son secours ni ne compatira avec elle, qu'elle ne doit compter, en principe, que sur ses propres forces ou sa résistance.
Javier Marías. Vida del fantasma. (traduction libre)
Ainsi, pensant gagner la terre ferme, 
j'allai connaître une autre forme d'insularité. 

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