Ils y vont une fois par mois, au port, les hommes, en moyenne.
Ils laissent tourner le moteur, vitres fermées, de leurs cylindrées, regardent ailleurs en attendant leur tour, fouillent leurs poches, en sortent un billet, connaissent par coeur les prix de leur relation tarifée.
Ils s'éloignent rapidement du trottoir, après, les yeux vagues, déjà ailleurs, déjà absents comme si rien ne s'était passé.
Pourtant ils disent Hasta luego, ils disent Adios, ils savent qu'ils vont revenir, qu'ils ne peuvent pas s'en passer, l'hiver, l'été, que c'est comme ça toute l'année et certains doivent sans doute dire à leur femme Me voy al puerto ahora vengo et les femmes savent de quoi ils parlent et il n'y a rien à dire, rien à commenter, rien à négocier non plus même si les prix viennent à changer.
Il se tient debout les jambes écartées, il range le billet du précédent, accueille en souriant le client suivant.
Il vend du gaz toute l'année.
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