mardi 6 mai 2014

Tuesday self portrait

Elle s'adressa à moi en espagnol. Le propriétaire de la maison avait apparemment mentionné ma nationalité. J'avoue que je me sentis tout d'abord un peu accablé. Non seulement à cause de la familiarité forcée qu'impose une patrie commune en terre étrangère, mais aussi et surtout à cause de ce sentiment de honte irrationnel et désagréable que j'éprouve en présence d'Espagnols hors de leur pays (j'aimerais être de nulle part, adopter une nouvelle nationalité n'est pas une solution. Cela revient au contraire à souligner encore plus l'ancienne avec cette insistance très vive propre à tous les abandons).
Alvaro Pombo. Les êtres immatériels

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