dimanche 16 août 2015

Les jours Sorolla

C'est ce jour-là, exactement, qu'il s'est passé ce dont tu m'avais parlé, il y a deux ans mais, il y a deux ans, j'enterrais ma vie des villes et, même si Lisbonne se situe à la même latitude, je n'y avais pas perçu ce changement et nous l'avons constaté au même moment attablés devant le café dont nous avons dit, plus tard, qu'il avait sauvé notre journée : c'était l'été, toujours l'été et pourtant tout était différent et à peine m'as-tu fait remarquer la couleur de la peau des enfants sur le rivage que je l'ai reconnue, c'était celle des tableaux que nous avions vus au Prado puisque nous en avions atteint le mitan et la lumière, ah oui !, la lumière avait changé, gagné en indulgence méditerranéenne, en maturité. 
Quant à l'affiche de la cuisine, c'est le jour suivant que, à l'heure du goûter, tu m'as annoncé que tu allais l'enlever maintenant que le temps passé à l'observer, à l'étudier avait fini par la délaver, la priver de rouge. 
C'était le 10 août, c'était l'anniversaire de la mort de Sorolla. Quand je l'ai appris, j'en ai à peine été étonnée. 

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