Quand les pirates de la réalité nous abandonnent sur une île, il convient de cacher dans notre veste un crayon et un carnet blanc. Parfois, ils nous aident plus qu'un livre. Il s'agit de regarder l'horizon et d'écrire, à l'ombre d'un palmier, ce qui nous vient à l'esprit, ce qui nous arrive, en nous regardant par la serrure de l'imagination. Ecrire, par exemple, que le jour est tranquille, que le soleil illumine l'écume argentée des vagues et que, sur l'azur de la mer, apparait la silhouette d'un bateau. Les voiles et les pages d'une nouvelle rédaction.
Traduction libre de Luis García Montero.*
Ce sont les villes, les rues, les murs, les humains, qui me fournissent à l'infini de l'inspiration.
Je descends à Barcares au réveil comme à Lisbonne à la pastelaria.
Du café, je remontais mon carnet alourdi de descriptions.
Du rivage de pierre désert, rien que des sensations.
Le (manque de) sommeil que je lègue à la mer.
Le tout petit bruit des ailes des hirondelles.
Les traces de sel que laisse le soleil en buvant l'eau sur ma peau.
Ma légèreté de bois flotté.
La monotonie du clapotis.
Mon maillot encore mouillé, au retour, à vélo.
*Cuando las piratas de la realidad nos abandonan en una isla conviene esconder en la chaqueta un lápiz y cuaderno en blanco. A veces ayudan más que un libro. Se trata de mirar al horizonte y de escribir, a la sombra de una palmera, lo que se nos ocurra, lo que vive con nosotros, mirándonos por la cerradura de la imaginación. Escribir, por ejemplo, que el día está en calma, que el sol ilumina la espuma plateada de las olas y que sobre el azul del mar aparece la silueta de un barco. Las velas y las páginas de una nueva redacción.Luis García Montero. Una forma de resistencia.
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