Tarkovski a reconfiguré le monde, a donné vie à ce paysage, à cette façon de voir le monde. De nombreux paysages dépendent d'un artiste, d'un écrivain ou d'un mouvement artistique en particulier pour être beaux. Mais ce n'est pas seulement le monde naturel, éternel, immuable, qui nécessite cette espèce de médiation. Walker Evans nous a ouvert les yeux sur les bicoques précaires, les voitures démantibulées et les enseignes décolorées de l'Amérique des années trente. A cet égard, Evans a anticipé le rappel que Bresson s'est fait à lui-même dans Notes sur le cinématographe : "Rendre visible ce qui, sans toi, ne serait peut-être jamais vu." Un peu après, Bresson ajoutera un tour spécifique au cinéma à cette ambition : "Qualité d'un monde nouveau qu'aucun des arts existants ne permettait d'imaginer". Deux questions liées : Est-ce que je considèrerais si beau ce paysage de campagne, ces voitures abandonnées, ces poteaux télégraphiques inclinés et ces arbres sans Tarkovski ? Et : Un autre médium que le cinéma aurait-il pu lui donner vie ?
*Le livre de Geoff Dyer, Zona : a book about a film about a journey to a room, un livre à propos du film Stalker de Tarkovski, est traduit en espagnol par Cruz Rodriguez Juiz et intitulé : Zona. Un libro sobre una película sobre un viaje a una habitación. C'est de l'espagnol que je fais une traduction libre.
C'est trop tard, ai-je pensé à New York et depuis, je laisse les autres me montrer ce qu'ils voient, sans sortir de ma chambre.
C'est trop tard, ai-je pensé à New York et depuis, je laisse les autres me montrer ce qu'ils voient, sans sortir de ma chambre.
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