Ça fait des années, ça fait trop d'années, me dit-elle ensuite, changeant de ton d'une manière qui me parut douloureuse, ça fait des années que j'ai découvert que je voulais une vie normale. Que je voulais, surtout, être tranquille. J'ai déjà vécu les émotions, toutes les émotions. Je veux une vie tranquille, simple. Une vie de promenades au parc.
J'ai pensé à cette phrase à moitié fortuite, involontaire : une vie de promenades au parc. J'ai pensé que ma vie aussi était, d'une certaine manière, une vie de promenades au parc. Mais j'ai compris ce qu'elle voulait dire. Elle cherchait son propre paysage, un nouveau parc. Une vie dans laquelle elle ne serait ni la fille ni la soeur de personne.
Traduction libre d'un extrait* de Formas de volver a casa de Alejandro Zambra.
*
Hace años, hace ya demasiado años, me dijo después, cambiando el tono de una manera que me pareció dolorosa, hace años descubrí que quería una vida normal. Que quería, sobre todo, estar tranquila. Ya viví las emociones, todas las emociones. Quiero una vida tranquila, simple. Una vida con paseos por el parque.
Pensé en esa frase medio casual, involuntaria : una vida con pasear por el parque. Pensé que también mi vida era de alguna forma una vida con paseos por el parque. Pero entendí lo que quería decir. Buscaba un paisaje proprio, un parque nuevo. Una vida en que ya no fuera la hija o la hermana de nadie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire