Je me suis regardée dans le miroir au-dessus du lavabo. J'ai réalisé que je n'avais pas changé de coupe de cheveux depuis mon adolescence. Je me suis assise par terre et j'ai étalé les quelques magazines de rock qui étaient en ma possession. En général, je les achetais pour y récupérer toutes les nouvelles photos de Bob Dylan, mais cette fois-ci, ce n'était pas lui que je cherchais. J'ai découpé toutes les photos de Keith Richards que j'ai pu trouver. Je les ai étudiées un petit moment, puis j'ai sorti mes instruments et, à grands coups de cisailles, j'ai fait mes adieux à l'ère folk. Après quoi je me suis fait un shampooing dans la salle de bains du palier et j'ai secoué mes cheveux pour les sécher. C'était une expérience libératrice.A son retour, Robert a été surpris mais content. "Qu'est-ce qui t'a pris ?" s'est-il exclamé. J'ai répondu d'un simple haussement d'épaules. Mais quand on est retournés au Max's, ma coupe de cheveux a fait sensation, c'est le moins qu'on puisse dire. Je n'en revenais pas de l'effet produit. J'étais toujours la même personne, mais mon statut social s'est élevé d'un coup. Ma coupe à la Keith Richards déliait automatiquement les langues. Ça m'a fait penser aux filles que je connaissais au lycée. Elles rêvaient de devenir chanteuses mais finissaient coiffeuses. Aucune de ces deux vocations ne m'attirait particulièrement, mais dans les semaines suivantes j'allais couper les cheveux de beaucoup de gens et chanter à La MaMa.Patti Smith. Just kids.
mardi 23 septembre 2014
Tuesday self portrait
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