La maison, mouillée, semblait distincte et Ruby, pendant qu'elle attendait le taxi au soleil, fit attention à la détérioration des murs jaunes, à la peinture fissurée et détachée en morceaux, aux grilles et aux rampes oxydées. La courbe du toit présageait un écroulement prochain. Une fissure, perceptible sous le jaune décoloré traversait le côté sur la rue Guntemberg. Comment ne l'avait-elle pas remarqué avant ? Elle vivait dans une future ruine, une ruine qui tiendrait encore trois ou quatre ans avant de se montrer sans dissimulation. A présent, elle voyait le lien entre l'état de la maison et l'attitude de Hanna : "J'ai avalé des médicaments parce que je ne supportais pas le jaune des murs, c'était comme un visage malade" avouerait Hanna. Quelqu'un se tuera-t-il parce qu'il ne supporte pas le lieu où il vit ?
Traduction libre d'un extrait de Accidentes intimos de Justo Navarro.
La casa, mojada, parecía distinta, y Ruby, mientras esperaba el taxi, al sol, reparó en el deterioro de los muros amarillos, en la pintura cuarteada y desprendida a pedazos, en las rejas y barandas oxidadas. La curva del tejado presagiaba un próximo derrumbamiento. Una grieta, perceptible bajo el amarillo descolorido, cruzaba el flanco que daba a la calle Gutemberg. ¿Cómo no lo había notado antes ? Vivía en una futura ruina, una ruina que todavía se demoraría tres o cuatro años antes de mostrase sin disimulo. Ahora encontraba un nexo entre el estado de la casa y la conducta de Hanna : "Me tomé las pastillas porque no soportaba el amarillo de la paredes; era como una cara enferma", confesaría Hanna. ¿Habrá quien se mate porque no aguanta el sitio donde vive ?
Justo Navarro. Accidentes intimos.
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