lundi 15 juillet 2013

En attendant...

Le plus grand plaisir que je continue à éprouver même quand je suis malheureux, que je me suis encore mis dans l'impasse que j'peux plus bouger y 'a un truc qui vieillit pas, c'est l'étonnement quand j'mets ma main dans la culotte d'une fille que j'connais pas pour la première fois. A chaque fois ça fait peur c'est toujours différent et puis c'est tellement bizarre. C'est pas du donjuanisme parce que j'ai pas couché avec tant d'filles que ça mais c'est ce moment-là qui fait que tu sens qu't'es en vie.
Les gens bidonnent, te racontent que c'est toujours pareil qu'un con est un con, que les garçons c'est différent et qu'les filles c'est pareil. Les filles c'est tellement précisément différent à chaque fois. C'est pas seulement de l'infidélité : y'a des filles, même si tu les connais, hein, à chaque fois que tu mets la main, tu sens qu'c'est bizarre, c'est pas gagné. 
C'est dur à expliquer. Si tu parles de ça aux gens, ils te disent : "eh ça va ! Tu peux commencer à t'habituer quand même, c'est infantile". Ou alors ils se moquent : "Tu dois pas être une bonne affaire au lit", ce qui est tragiquement drôle quand on sait comment la plupart des gens baisent quand même ! Tu vois cette réaction des gens qui font la moue genre "ouais, j'espère que t'as mieux dans la vie" alors que tu sais qu'les gars ils ont rien de mieux dans la vie, même pas ça !
Mais c'est ça l'plus grand plaisir : le moment où je sens qu'la vie ça vaut tellement la peine. Même si c'est trop cher payé.
C'est pas Heidegger qui monte sur sa putain d'montagne ou je sais pas quoi... Non c'est : le visage de la fille, toi qui as un peu peur, qui repousses l'élastique, le début du ventre, tu vois ?
Crois pas les gens qui te disent : "eh ça va ! Renonce à ça, y' a mieux !" Y'aura rien d'mieux dans la vie ! T'as intérêt à t'en satisfaire ! Et c'est déjà pas mal. 
En attendant, je revois Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) de Arnaud Desplechin qui offre aux filles l'accès aux pensées intimes des garçons et rappelle l'époque où la voix off, n'étant pas un procédé si fréquent, faisait encore penser aux films de Truffaut.
En attendant, je vois A Batalha de Tabatô, un film lent et beau de João Viana où la mariée n'est pas en noir mais en sang.

1 commentaire:

  1. J'ai reconnu dès la première ligne ce film que je connais finalement par coeur.

    RépondreSupprimer