En attendant, je réserve des places pour des concerts auxquels je n'assisterai pas, je visite des expositions de photos.
En attendant, je remets de l'eau à chauffer(1), j'achète du lait de soja dans le supermarché qui ne diffuse que des chansons des années 80 qui donnent envie de danser.En attendant, je vais lire(2) au mirador,
je chante avec Mendelson (3),
je fais tourner la tête d'un braque de Weimar,
je partage la facture d'électricité du jeune homme qui rit quand je lui dis Boa tarde.
(1)Junichirô Tanizaki aimait la pénombre que développe le thé dans son monde chaud et liquide.
Et les couleurs que la petite feuille roulée déploie en filaments dans l'eau avant de s'y mêler. Et le déchet rougeâtre et à certains égards automnal qui vient peu à peu gésir au fond du bol de porcelaine.
Pascal Quignard. Les ombres errantes.
(2)-Avez-vous les dernières affiches de Air-Argentine ?
-Peut-être, je ne sais plus.
-Ils recommandent leurs avions en disant que nous nous y sentirons comme chez nous. Je ne conçois rien de plus horrible que de monter dans un avion et d'avoir l'impression que je suis encore dans ma maison.
-On doit y servir du maté avec des côtelettes et des spaghetti, au son plaintif des bandonéons.
-Toutes choses parfaites à Buenos Aires et tant qu'on a la possibilité de les éviter.
Julio Cortàzar. Les gagnants.
(3)"Nous on marche dans la lumière, nous on a besoin de rien d'autre que nous deux"
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