La première chose que j'ai faite en arrivant à Sitges fut un tour sous les palmiers de son incomparable promenade maritime. Ensuite, un bon apéritif au soleil, à la terrasse de chez Gustavo, sans hâte : vin blanc et beaucoup de moules préparées là comme nulle part ailleurs. Total, quand ce fut l'heure de manger, je n'avais pas la moindre faim. De plus, je n'ai jamais supporté de me plier à la routine des horaires, comme si la vie était une espèce de guide de chemin de fer. Mais les gens aiment cela, vivre comme en accord avec un guide de chemin de fer et quand c'est mieux d'être à la plage, ils vont manger, ce qui fait que la plage se retrouve à moitié déserte, ce qui est encore plus agréable.
Extrait librement traduit de Investigaciones y conjeturas de Claudio Mendoza de Luis Goytisolo.
Pas l'heure du réveil, pas davantage celle du coucher, pas le nombre de kilomètres marchés, à peine la nature des paysages traversés, pas les heures consacrées à l'écriture, à la peinture, encore moins celles passées à discuter, à lire, à répondre au courrier, à s'aimer.
non, ce qui distingue le temps de nos vacances du reste de notre vie, c'est uniquement le nombre d'heures passées à manger.
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