Traduction libre d'un extrait de El último lector de Ricardo PigliaLe héros de l'ascétisme protestant, qui reproduit l'économie capitaliste dans un isolement parfait, est avant tout un lecteur solitaire. Le lecteur solitaire par excellence, devrais-je dire. La solitude de Robinson s'assimile avec l'isolement du lecteur. Les vestiges de la lecture collective se sont déjà perdus. La lecture se savoure dans la solitude : peu importe si c'est dans le boudoir, dans le bureau ou dans la bibliothèque. De fait, il y a une relation formelle entre la lecture et l'île déserte. Robinson est le modèle parfait du lecteur isolé. Il lit seul et ce qu'il lit lui est personnellement adressé. La pleine subjectivité se réalise dans l'isolement et la lecture est sa métaphore. Le lecteur idéal est celui qui est en-dehors de la société.
C'est ainsi que je devins une lectrice parfaite.
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