*La ridicula idea de no volver a verte est un livre que Rosa Montero a écrit sur Marie Curie
après avoir lu son journal.
"Cher Pierre",
Pierre est mort quand Marie écrit ces lignes. Ni serment d'amour, ni tendresse : leurs derniers mots échangés ont été banals et quotidiens, presque agacés : Pierre est parti travailler, impatienté.
"Et ensuite, je t'ai seulement vu mort".
Parce qu'elle ne peut plus dire Je t'aime à Pierre, Marie Curie écrit son journal, écrit leurs derniers jours, ce qu'a été leur amour.
Irène, elle non plus, n'a pas attendu qu'Alain soit prêt à l'accompagner : elle a claqué la porte, claqué sa portière, a conduit, est morte.
Alain Cavalier relit ses carnets, en fait un film.
Nous avons transformé le parking aux nids de poule en haut lieu du romantisme. Chaque soir de la saison, je t'y accompagne pour que tu puisses m'y enlacer, encore m'embrasser, encore, encore une fois avant de partir, et que nos mains se tendent l'une vers l'autre à travers la vitre de la voiture, nos mains et nos sourires.
Ensuite, je monte au studio, en compagnie du ciel jusqu'à ton retour. Le samedi, je t'y écris et le dimanche tu me lis ici. Car tu reviens toujours.
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