lundi 6 octobre 2014

Se rappeler d'oublier


C'était avant l'orage et sur la terrasse nous avons parlé d'Oedipe et de psychanalyse et de l'importance de la place dans une fratrie et là, j'ai voulu citer son exemple enfin, pas son exemple à lui : celui de son jeune garçon et au moment de dire son nom, au garçon : impossible, rien ne me revenait et plus tard oui mais, à ce moment-là : non, rien et au contraire de toutes ces fois où je m'obstine à chercher le nom qui me fait défaut, en râlant comme souvent vous le faites aussi "ah c'est énervant, je l'ai sur le bout de la langue", là non, au contraire de toutes ces fois, je m'en suis réjouie, de ne plus me souvenir et j'ai même dit "ah, c'est bien, je commence à oublier vraiment" et, même, j'ai dû dire "ah, c'est bien, je commence à oublier vraiment, tu vois ?" ou bien "ah, c'est bien, je commence à l'oublier vraiment, tu vois ?" mais cela, je ne me le rappelle plus bien. 

Dans son film MAPA,  León Siminiani invente le "rite de l'oubli". On choisit une chanson -lui, celle de Nat King Cole- on se concentre et on efface de notre mémoire tout ce qui a trait avec la personne qu'on veut oublier, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que du blanc, à la place. 

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