vendredi 23 octobre 2015

Le cabinet des rêves 250

Dans l'excès, on peut voir quelque chose de la vérité de la pratique de la lecture; son revers, sa zone secrète : les usages détournés, la lecture hors du lieu. Peut-être que l'exemple le plus net de cette façon de lire serait dans le sommeil (dans les livres qu'on lit dans nos rêves). 
Richard Ellman, dans un passage de sa biographie, montre Joyce très intéressé par ces questions. "Dis-moi, Bird, dit-il à William Bird, un compagnon récurrent de ces jours-là, as-tu déjà rêvé que tu étais en train de lire ? Très souvent, dit Bird. Dis-moi alors : à quelle vitesse lis-tu dans tes rêves ?"
Il y a une relation entre la lecture et le réel mais aussi une relation entre la lecture et les rêves, et dans ce double lien, le roman a tramé son histoire. 
Ricardo Piglia. Traduction libre d'un extrait de El último lector
Je suis avec ma famille mais dans une salle qui ressemble à une salle de classe : nous sommes assis à des tables disposées les unes derrière les autres. 
Une de mes nièces me demande depuis combien de temps j'écris mon blog. 
Ma mère répond avant moi : Ça fait bien 15 ans, maintenant ! 
Je fais le calcul et je rectifie : Non, ça va faire 14 ans. 
Ma nièce demande alors : Mais tu as toujours su écrire ?
Et ma mère intervient encore : Ah oui ! Même petite, elle écrivait déjà très bien ! 
Je vois que le sujet n'intéresse plus personne mais ma mère continue à me parler : Je ne peux pas dire que tu t'améliores parce que tu écris toujours des choses différentes mais, tout de même, quelle imagination ! 

Rêve du 8 octobre 2015

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