L'évocation de l'hiver divisa la cour en deux : ceux qui savaient et les autres : ceux qui ne connaissaient de l'île que les manches courtes, les pieds nus sur le sable.
L'évocation de l'hiver nous fit frissonner, nous qui savions, alors qu'il ne faisait pas froid, ce jour-là.
Je ne porte pas encore d'écharpe, encore moins de manteau.
Mais j'ai souvent avec moi La luz y el frío (La lumière et le froid) que Joan Payeras m'offrit un soir de chance.
Je fais de sa poésie mon talisman contre le mois de janvier.
Evocar el invierno dividió el patio en dos : los que sabían y los otros : los que de la isla sólo conocían las mangas cortas, los pies desnudos sobre la arena.
Evocar el invierno nos hizo tiritar, nosotros que sabíamos, mientras que no hacía frío aquel día.
Todavía no llevo bufanda, aún menos abrigo.
Pero a menudo me llevo La luz y el frío. Me lo regaló Joan Payeras, una noche de suerte.
Su poesía es mi talismán contra el enero.
Un hiver à Majorque
Sentarse al sol de invierno. Abrocharse el abrigo, anudarse la bufanda. Contemplar el esplandor de la mañana como si todo acabara de nacer, como si el árbol, las sillas de la terraza, el césped y el horizonte estuvieran ahí por primera vez, en esta perfecta claridad, con el fulgor inasible que tiene lo que aparece y, casi al instant, se apaga.
Joan Payeras. La luz y el frío.
(c'est moi qui, ici, en fais une traduction)
Un hiver à Majorque
S'asseoir au soleil d'hiver. Attacher son manteau, nouer son écharpe. Contempler la splendeur du matin comme si tout venait de naître, comme si l'arbre, les chaises de la terrasse, la pelouse et l'horizon étaient là pour la première fois, dans cette clarté parfaite, avec l'éclat insaisissable de ce qui apparait et, presque aussitôt, s'éteint.
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