Travaillez excessivement à un travail dur et long. Tout amuse quand on y met de la persévérance : l'homme qui apprendrait par coeur un dictionnaire finirait par y trouver du plaisir; et puis voyagez, quittez tout, imitez les oiseaux. C'est une des tristesses de la civilisation que d'habiter dans des maisons. Je crois que nous sommes faits pour nous endormir sur le dos en regardant les étoiles. Dans quelques années, l'humanité (par le développement nouveau de locomotion) va revenir à son état nomade. On voyagera d'un bout du monde à l'autre, comme on faisait autrefois, de la prairie à la montagne : cela remettra du calme dans les esprits et de l'air dans les poumons.
Enfin, mon conseil permanent est celui-ci : voulez !
Gustave Flaubert. Lettre à Mademoiselle Leroyer de Chantepie. Croisset, 11 juillet 1858
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