Cuando ví esta librería, en el mercado San Fernando del barrio Lavapies en Madrid, donde había ido a tomar un desayuno -después de las tortillas de patatas mañaneras del verano, cuando voy a Palma con mi novio, a comprar papel y lapizes para su trabajo y después las tostadas (con tomate pero sin aceite por favor) de la semana en Madrid este invierno, desayunar en la ciudad cada vez que voy allí se ha vuelto un hábito- me acordé de una tienda en Tours, donde vivía cuando era estudiante, en que se vendía la ropa de seguna mano al peso. A pesar del tiempo que pasé allá, nunca conseguí encontrar algo al contrario de mi novio que -me lo ha dicho hace poco tiempo- solía comprar, en aquella tienda precisamente, toda su ropa.
En la Casqueria, se venden los libros de segunda mano al peso. Como la ropa en la tienda en Tours, como las frutas, verduras, la carne, etc, en otros puestos del mercado.
Para quién suele comprar libros en Gibert en París o, sobre todo, en las librerías Pêle-mêle en Bruselas, parecen muy caros los libros de ocasión en España.
Ahora que me mudo regularmente, ya no me gusta poseer muchas cosas y es por eso que ya no me apetece comprar nada, es por eso que ya no compro tantos libros como antes. Sin embargo, aún prefiero sacar libros de las bibliotecas, todavía me gustan los encuentros de azar en las librerías de segunda mano. Además, sé que no podré encontrar ciertos libros en las bibliotecas.
Así, dediqué toda una mañana a examinar las estanterías de una gran librería de ocasión de Madrid -vagan por la sección hispanohablante, pensé : ¡En verdad! ¡Hay un montón de varones y ninguna mujer por aquí! Pero, poco después, descubrí otras estanterías no tan numerosas tituladas Autoras hispanohablantes. ¡Nunca había visto algo así!- y, también después del desayuno en el bar Carmen del mercado, me quedé un momento por las secciones de la Casqueria. Al final, elegí un ensayo de Antonio Damasio titulado En busca de Spinoza que espero saber leer aún que se trate de neurobiología. En caja, mientras lo pagaba, cogí un marca página de la librería, un pedazo de mapa en que está impresa una cita de un tal Oliverio Girondo que dice : "Un libro debe construirse como un reloj y venderse como un salchichón". Lo pusé entre dos páginas del libro. Entre dos otras, ya había una foto antigua, la había visto cuando estaba hojeando el ensayo : la foto de una mujer que está cogiendo una revista en las manos pero cuya mirada, muy franca pero también suave, fijo el fotógrafo. Desgraciadamente, queda sólo una forma oval cortada en lo que era una postal. Por eso, se pueden leer sólo algunas palabras de todo el mensaje -cariño, te dedico, recuerdo- escritas con una hermosa caligrafía y firmadas : Antonia.
Me mudo regularmente, ya no me gusta poseer muchas cosas pero aún me queda un montón de fotografías antiguas de otras familias que la mía de que no hago nada -salvo, una vez o otra, imaginar varias vidas-. No necesitaba ninguna foto de ninguna desconocida en más. Pero, aquel día, en la librería, me pareció más precioso y, por eso, menos caro, mi libro… gracias al retrato de Antonia.
Quand j'ai vu cette librairie dans le marché San Fernando du quartier Lavapies à Madrid où j'étais allée prendre mon petit déjeuner -après les omelettes espagnoles matinales de l'été quand je vais à Palma avec mon fiancé pour acheter le papier et les crayons de son travail et après le pain grillé (avec de la tomate mais sans huile, s'il vous plait) de la semaine à Madrid cet hiver, prendre mon petit déjeuner en ville chaque fois que j'y vais est devenu une habitude- je me suis rappelé d'une boutique à Tours, où je vivais quand j'étais étudiante, où les vêtements se vendaient au poids. Malgré le temps que j'y ai passé, jamais je n'y ai trouvé quoi que ce soit, au contraire de mon fiancé qui -il me l'a dit récemment- avait l'habitude de s'y habiller.
A la Casqueria, les livres d'occasion se vendent au poids. Comme les vêtements de la boutique de Tours, comme les fruits, les légumes, la viande etc, dans les autres stands du marché.
A qui a l'habitude d'acheter des livres chez Gibert à Paris ou, surtout, dans les librairies Pêle-Mêle de Bruxelles, les livres d'occasion semblent très chers en Espagne.
Maintenant que je déménage régulièrement, je n'ai plus le goût de posséder beaucoup de choses et c'est pour cela que je n'ai plus envie d'acheter quoi que ce soit, pour cela que je n'achète plus autant de livres qu'avant. Malgré tout, même si je préfère emprunter dans les bibliothèques, j'apprécie encore les trouvailles dues au hasard dans les librairies d'occasion. Et je sais que je ne trouverai pas certains livres en bibliothèque.
Ainsi, j'ai passé toute une matinée à examiner les étagères d'une grande librairie d'occasion de Madrid -déambulant dans le rayon hispanophone, je me suis dit qu'il y avait vraiment beaucoup d'hommes… et aucune femme ! Mais, ensuite, j'ai découvert d'autres étagères, nettement moins nombreuses, intitulées Auteures hispanophones ! Jamais je n'avais vu cela ailleurs !- et, après le petit déjeuner que j'ai pris au bar Carmen, j'ai passé un moment dans les rayons de la Casqueria. Pour finir, j'ai choisi un essai de Antonio Damasio qui s'appelle Spinoza avait raison que j'espère pouvoir lire bien qu'il s'agisse de neurobiologie. A la caisse, en le payant, j'ai pris un marque page de la librairie, le morceau d'une carte sur lequel est imprimée une citation d'un certain Oliverio Girondo qui dit : "Un livre doit se construire comme un réveil et se vendre comme un saucisson". Je l'ai glissé entre deux pages du livre. Entre deux autres, il y avait déjà une photo ancienne, je l'avais vue en feuilletant l'essai : la photo d'une femme qui tient une revue entre les mains mais dont le regard, franc en même temps que doux, fixe le photographe.
Malheureusement, il ne reste qu'un ovale, découpé dans ce qui était une carte postale. C'est pourquoi on ne peut lire que quelques mots de tout le message -chéri, je te dédie, souvenir-écrits d'une belle calligraphie et signés : Antonia.
Je déménage régulièrement, je n'ai plus le goût de posséder beaucoup de choses mais j'ai tout de même gardé une quantité de photos anciennes d'autres familles que la mienne dont je ne fais rien -à l'exception d'une fois ou d'une autre, où j'ai imaginé quelques vies. Je n'avais nul besoin d'une photo d'une inconnue supplémentaire. Mais, ce jour-là, dans la librairie, mon livre m'a paru plus précieux et, pour le coup, moins cher… grâce au portrait d'Antonia.
D'un livre de Willa Cather à ce morceau, il n'y a aussi qu'un pas.
RépondreSupprimerJe me permets donc de poser ça ici, en douce, pour ricocher.
Dominique A Antonia