Elle n'avait pas d'autre choix que d'aller dans cet horrible hôtel Zenith, qui était le plus décati de tout Cala Mayor et où, surtout, les veuves de soixante-dix à quatre-vingt-dix ans étaient enfermées par leurs enfants restés en Allemagne, avec l'arrière pensée de se débarrasser d'elles définitivement et de la façon la moins chère. Douze semaines dans un tel hôtel en pension complète ne coûtait pas autant que de vivre décemment une demi-semaine en Allemagne, me dis-je. Des dizaines de milliers de veuves allemandes trouvent, tous les ans à Noël, sous l'arbre de Noël, ce qui s'appelle un bon d'hivernage, ce qui s'appelle un séjour prolongé, comme en offrent les agences de voyages aux centenaires dans tous les hôtels imaginables parmi les plus horribles de Majorque.
Traduction libre d'un extrait de Beton de Thomas Bernhard dont j'ai lu la traduction qu'en a faite Miguel Sáenz en espagnol.
Alors ? Tu as voulu vérifier la carte ? nous demandait mon père, cartographe à ses heures, lorsqu'il nous arrivait de passer beaucoup plus de temps que ce qu'il en fallait pour effectuer notre parcours de course d'orientation.
Il est des régions de Majorque dont je n'irai jamais vérifier la carte.
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