On ne comprend pas le peu de précautions que prennent les Majorquins contre ces fléaux du vent et de la pluie. Leur illusion ou leur fanfaronnade est si grande à cet égard qu'ils nient absolument ces inclémences accidentelles, mais sérieuses, de leur climat. Jusqu'à la fin des deux mois de déluge que nous eûmes à essuyer, ils nous soutinrent qu'il ne pleuvait jamais à Majorque.
George Sand. Un hiver à Majorque.
L'hiver majorquin est court -environ deux mois et demi- et, bien qu'il ne soit pas sévère puisque les gelées ne concernent que les sommets, il peut toutefois être lourd : les insulaires adhèrent malheureusement à la tradition ancestrale de croire que l'hiver n'existe pas. Cette croyance ridicule a affecté l'architecture. Peu de maisons possèdent une cheminée, excepté dans la cuisine, la majorité des portes et des fenêtres ne s'ajustent pas bien et on doit se blottir devant un poêle au charbon, porter de nombreuses épaisseurs de laine si on est une femme ou se geler si on est un homme. Ou alors s'installer dans un hôtel moderne si on est riche.
Robert Graves. Por qué vivo en Mallorca. (Je traduis ici librement la traduction espagnole qu'ont réalisée Lucía Graves et Natalia Farrán Graves de l'anglais)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire