lundi 15 juin 2015

Colorimétrie de la lenteur (fragments d'insularité)

Je vis sur une île de la Méditerranée, Majorque, et en navigant sur le fleuve de la Plata, j'ai compris deux choses. Que, sur mon île, je vois toujours un seul horizon pratiquement immobile et que, sur le fleuve, sur le bateau, j'étais toujours dans une espèce de parenthèse de deux horizons, un de chaque côté, qui se déplaçaient lentement en arrière. Un arrière subjectif, puisque c'était moi -c'était nous, sur le bateau- ceux qui bougeaient.*
Le 
temps
 souvent
est long
avant
d'
atteindre 
l'
autre 
rive

*J'ai traduit librement un extrait du livre El aprendizaje de la lentitud, un récit illustré du voyage que Pere Joan a fait en bateau, sur le fleuve Paraná, de Buenos Aires jusqu'à Asunción. 

Vivo en una isla del Mediterráneo, Mallorca, y al navegar por el Río de la Plata comprendi dos cosas. Que en mi isla siempre veo un solo horizonte prácticamente inmóvil y que en el río, en el barco, siempre estaba en una especie de paréntesis de dos horizontes, uno a cada lado, que se desplazaban lentamente hacia atrás. Hacia un atrás subjetivo, pues era yo -éramos nosotros y el barco- los que nos movíamos.
Pere Joan.

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