Février, mars, ont versé sur Paris la pluie la plus noire qui puisse choir d'un ciel gris, la neige la plus froide parce qu'elle fond, la grêle qui craque sous le pied comme un collier rompu. Par certains après-midi maudits, en mars, on vit sous des rafales semi-liquides, semi-gelées, les chevaux de fardiers s'arrêter tête basse; les chauffeurs de taxi gagner le bar le plus proche; les garçons livreurs devenir, sous les porches géants, autant de statues en toile cirée. On vit l'autobus hésiter, le tramway réfléchir, aveuglé. On vit la place de l'Opéra, le boulevard et la rue de la Paix déserts, miroitants, bombardés par la colère d'en haut…Colette. Le voyage égoïste.
Dans les films français
quand il pleut
je ne suis plus au cinéma
je suis là-bas.
Ici
la pluie n'a pas d'identité.
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