mercredi 20 mai 2015

Je vais 
chez le coiffeur
sans rendez-vous.


Et je pense à cela, en allant chez le coiffeur sans rendez-vous, je pense à ceux-là, en allant chez le coiffeur, à ceux qui s'y confient comme à un psy dit-on, au point que vous pourriez écrire un livre avec tout ce que vous entendez dit-on, leur dit-on aux coiffeurs alors que non, enfin si mais comme tout un chacun ni plus ni moins, après tout certains le font sans être coiffeurs, sans même avoir de talent car, après tout, ce qu'on entend pendant que les couleurs posent pendant que les tondeuses passent, ce sont les histoires de tout le monde, ce qu'on apprend c'est ce qu'on sait déjà, que les instants de bonheur sont souvent plus fugaces que le chagrin, que se marier signifie faire un plan de table, que les familles, même celles aux apparences les plus jolies, sont capables de coups bas et les psys à eux le leur dit-on, qu'ils pourraient écrire un livre avec tout etc et en allant chez le coiffeur sans rendez-vous, je pense à ceux qui et je me demande mais alors ? vont-ils chez le coiffeur dans le même état d'esprit que chez le psy et je me demande et moi alors ? mais moi non parce que je ne parle pas chez le coiffeur, il ne pourrait donc pas m'y arriver la même chose que chez ma psy.
-C'est étonnant, tout de même, cette personne qui s'exerce au piano chez vous toujours à l'heure de ma séance. 
-Vous pensez vraiment que quelqu'un joue du piano ici ?
-Ce n'est pas le cas ?
-J'aimerais beaucoup que Glenn Gould joue chez moi ! Enfin, si ça vous dérange, j'enlève le disque tout de suite. 

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