Depuis longtemps, il m'écrit, me parle de ses rêves, de Stockholm, de ses amis, d'Istanbul, de l'avenir, des filles, de ses lectures, de ses voyages, de Georges Perec, de Vienne, des filles, de Paris, de Paris la nuit, de l'amour, du désamour, de philosophie, du Laos, de sa famille, du goût des pizzas, de ses doutes, de Jim Jarmush, des filles, des films, de Julio Cortázar, de Montréal, de la solitude, du goût de la solitude, de ses amis, du coeur qui bat, du passé, de nos prochaines retrouvailles,
depuis longtemps, Robin m'écrit et
maintenant, il écrit.
"-Si seulement je pouvais choisir mon masque. Si seulement tu avais pu choisir le tien et eux le leur.-Je n'aurais pas voulu de masque petit singe. Je n'aurais voulu qu'un plancher de bambou tressé dansant sur des tiges de bois, là-haut sur la montagne.-Peut-être tu aurais pu me donner ton masque alors.-Si tu voyais tes yeux, tu ne voudrais pas de masque petit singe. Tu ne voudrais que le chemin qui grimpe et serpente." Sa voix était douce sur les épaules de Nen."-Je ne veux plus être le seul sans le masque. Je ne veux plus les regards et les peurs. Je ne peux plus me serrer seul dans mes bras, c'est trop lourd, et les jambes ploient et je vais finir par tomber.-Tu n'es pas seul sans le masque petit singe. Le roi non plus n'en a pas… Ni le Dragon ni le Bouddha. Rêve doucement." Il s'était détourné et était passé au travers de la maison miniature, sans ressurgir de l'autre côté, reparti dans une autre vie.
Robin Trémol. La ville aux masques.
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